3 questions à

Jean-Louis Koeck

Président SYADEM

Solution concrète d’aide à la décision pour les professionnels de santé et leurs patients, conçue avec l’URPS Médecins Libéraux Auvergne Rhône-Alpes par la société SYADEM, start-up en charge du développement informatique de mesvaccins.net, le Carnet de Vaccination Electronique semble promis à un bel avenir.

Comment s’est développé mesvaccins.net dont vous êtes à l’origine ?

« Initié avec des collègues médecins et des informaticiens, le projet a d’abord été placé sous l’égide du groupe d’étude en préventologie, une association à but non lucratif que j’ai longtemps présidé. Afin de répondre à des appels d’offres et de le déployer, nous avons créé une start-up, SYADEM, dirigée par un informaticien. Chargée du développement informatique de mesvaccins.net et de la mise en place d’un modèle économique, elle coexiste aujourd’hui avec l’association qui est responsable du contenu du site internet. Depuis le début, nous avons bénéficié du soutien des autorités de santé et des professionnels, notamment des représentants des médecins et des pharmaciens au sein des URPS. »

Quelles ont été vos méthodes de travail avec l’URPS ?

« Des réunions périodiques et de nombreuses discussions ont animé notre volonté commune d’aboutir à une solution concrète d’aide à la décision pour les médecins et leurs patients. Ces échanges nous ont amené à apporter des améliorations et modifications, notamment sur l’intégration au système d’information régional, ce qui nous a permis de découpler l’outil de son développement et de sa promotion. Grâce à tous ces contacts avec de nombreux professionnels de santé et des instances comme le service de protection maternelle et infantile, une maternité, un lycée, nous sommes parvenus à diversifier les contextes d’usages. »

Votre bilan de l’expérimentation est-il positif ?

« Plusieurs aspects sont très satisfaisants comme le renforcement de la collaboration avec les professionnels de santé et les autorités sanitaires. Nous avons également d’excellents retours des usagers qui apprécient d’avoir les moyens de prendre en main leur couverture vaccinale. En effet, grâce au système expert, l’information est personnalisée et chacun est en capacité de mesurer les avantages et inconvénients selon les recommandations en ligne. En revanche, ils regrettent que certains professionnels ne puissent valider l’ouverture de CVE. Cela s’explique par un manque de communication sur l’existence de cet outil qui, de plus, n’est pas généralisé à l’ensemble du pays, l’utilisation du CVE restant payante en dehors du territoire de l’expérimentation. »

Dans cette optique de généralisation du CVE, le frein le plus prégnant semble être la frilosité des éditeurs de logiciels qui empêche tout interfaçage avec le logiciel métier des professionnels ?

« Le succès de plus en plus évident du CVE a attisé les convoitises de certains industriels qui ont manifestement exercé beaucoup de lobbying pour freiner le développement de notre outil ou pour le récupérer à leur compte. Effectivement, ne pas avoir d’interfaçage avec le logiciel métier des professionnels est un obstacle majeur à son déploiement. Je pense néanmoins que l’innovation finira par l’emporter, puisque nous avons développé une solution manifestement extrêmement économique et que le déploiement de l’expérimentation contraindra les éditeurs à en tenir compte ! »

 

Bio express

Médecin biologiste travaillant dans un hôpital militaire à Bordeaux, Jean-Louis Koeck est consultant national en vaccinologie pour les armées et membre de la nouvelle commission technique des vaccinations, rattachée à la Haute Autorité de Santé (HAS). Responsable de cours de vaccinologie diplômant pour l’université de Bordeaux, il est le fondateur du site internet mesvaccins.net.

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